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La Cour suprême empêche la disqualification de Trump dans les primaires républicaines

La décision de la Cour suprême était prévisible. Sa prise à l’unanimité, phénomène rare, constitue un message fort. Lundi 4 mars, les neuf magistrats de la plus haute juridiction des Etats-Unis ont rejeté l’idée d’une exclusion de Donald Trump de la course à l’investiture républicaine. Cette exclusion avait été prononcée en décembre par la Cour suprême du Colorado, en raison de l’implication de l’ancien président dans l’insurrection du 6 janvier 2021.
Il s’agit d’une nouvelle victoire pour Donald Trump dans son parcours judiciaire à obstacles multiples. Inculpé dans quatre dossiers, son objectif demeure inchangé : ralentir le cours des enquêtes pour empêcher la tenue de procès avant l’élection présidentielle de novembre.
A la mi-journée, Donald Trump a prononcé une allocution dans sa résidence de Mar-a-Lago, en Floride, retransmise par toutes les chaînes d’information. Se projetant déjà dans le duel contre Joe Biden, il a adopté un ton volontairement plus conciliant et mesuré que dans ses meetings. Trump a répété à plusieurs reprises que la décision de la Cour suprême était un « facteur d’unité » pour le pays. « Menez vos propres combats », a lancé Donald Trump à l’attention de Joe Biden, dénonçant une énième fois l’instrumentalisation supposée de la justice par le démocrate. Il a aussi suggéré « respectueusement » au président de reprendre ses anciennes politiques pour la sécurisation de la frontière avec le Mexique, au lieu d’en appeler au Congrès.
Cette victoire offerte par la Cour suprême intervient à la veille de Super Tuesday, moment majeur des primaires, au cours duquel les militants et sympathisants républicains voteront dans quinze Etats, mardi 5 mars. Cette soirée devrait consolider l’avance du favori au détriment de Nikki Haley, dont le maintien dans la course semble de plus en plus précaire. Donald Trump peut aussi se féliciter d’une série de sondages nationaux favorables, qui dessinent un avantage d’environ deux points sur Joe Biden mais n’ont aucune valeur scientifique, à huit mois de l’échéance.
Autre réserve importante : la décision de la Cour suprême ne porte nullement sur le fond, soit l’implication de Trump dans la tentative de sabotage de la transition pacifique du pouvoir. L’ancien président n’est pas blanchi. Les neuf magistrats s’en tiennent à une lecture de l’équilibre des pouvoirs entre le gouvernement fédéral, le Congrès et les Etats. Ce point est crucial car il préserve à la fois l’intégrité de l’enquête conduite par le procureur spécial, Jack Smith, et l’argument central de la campagne de Joe Biden, en vue de sa réélection : Donald Trump représente une menace existentielle pour la démocratie américaine.
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